Chronique EESF n°17 - juillet 2011

Volontaire

Malgré les difficultés rencontrées et auxquelles nous avons dû nous adapter, la situation actuelle est encourageante : nous tenons le cap et nous sommes dans les temps !

Dernières avancées du programme EESF

SOPREEF est en train d’achever la construction de son huilerie, à Sokone, et de constituer un stock de graines de sésame, de jatropha et de neem. L’arrivée de la presse est prévue pour le mois de septembre et, après une période de tests et de formation, l’huilerie devrait être fonctionnelle pour la fin de l’année. Elle constituera un centre de compétences et ses revenus permettront de financer la coordination du programme.

Les actions de communication de Kinome, dans le cadre de son programme Reforest’Action, contribuent à la promotion de l’investissement individuel de nos membres. Elles rendent visible la dynamique qui les pousse de l’avant, pas seulement via internet mais aussi au niveau local, à travers des animations comme la célébration, au mois de juin, de la Fête de l’Arbre à l’école de Keur Sabassi Thiam. Le partenariat avec ce programme s’apprête, environ six mois après sa signature, à générer ses premiers revenus, liés à l’effort de plantation des paysans. Ils contribueront au renforcement de notre composante ‘Plantations’.

Sur le plan technique, le partenariat avec l’Université de Gembloux et l’Ecole Nationale d’Agronomie, inauguré le 2 mai 2011, contribuera à renforcer les capacités de notre encadrement technique à accompagner les paysans dans l’intégration du Jatropha dans leurs systèmes de production, et à améliorer nos connaissances de la biologie de cette plante. Les étudiants trouvent auprès de nous un terrain riche et varié d’expérimentation et de recherche, mais aussi une opportunité unique de découvrir les enjeux humains sous-jacents à l’acquisition de ces savoirs. Nous avons ainsi déjà accueilli sept jeunes, sénégalais, français ou belges.

Sur le plan institutionnel, le Directeur national des Biocarburants est venu nous rendre visite et a reconnu que notre approche pourrait constituer un modèle pour le développement à l’échelle nationale d’une production durable de biocarburants ; un tel témoignage est important car il conforte ceux qui s’investissent à nos côtés dans leur rôle de pionniers. De son côté, l’Inspection Départementale de l’Enseignement Primaire a approuvé le projet de collaboration pédagogique que nous lui avons soumis, et les bases d’un protocole d’accord ont été définies, permettant à notre composante ‘Education’ de démarrer ses activités très tôt à la rentrée prochaine, avec vingt écoles.

Selon nos prévisions initiales, nous avions trois ans pour établir notre base opérationnelle et il nous reste encore deux années pour atteindre un niveau d’activité qui assure notre autonomie financière.

Malgré les difficultés rencontrées et auxquelles nous avons dû nous adapter, la situation actuelle est encourageante : nous tenons le cap et nous sommes dans les temps !

Construire aussi la dimension humaine du programme

Au cours de ces années nous avons appris que, si la maîtrise technique et la capacité financière en constituent un facteur essentiel, c’est dans la dimension humaine de notre entreprise que se trouve la clef de sa réussite. En trois ans nous en avons jeté les fondements sur lesquels elle prendra appui pour s’épanouir, et nous en avons testé la solidité. Il nous faut maintenant construire un édifice dans lequel tous, jeunes et adultes, hommes et femmes, paysans, éducateurs et élus, se sentent chez eux et confiants qu’il peut abriter leur avenir.

C’est un travail immense. Pour le mener à bien nous nous proposons de faire appel à deux jeunes volontaires, français et sénégalais. L’un aura pour mission d’accompagner les enseignants dans la mise en œuvre d’une dynamique qui doit amener plus de 500 enfants, de classe de CM2, à apporter une contribution significative au programme EESF. L’autre aura pour mission de diffuser les valeurs fondatrices du programme, de solidarité et d’équité, auprès de tous ses membres, de les associer au suivi de l’action éducative menée avec les écoles et d’évaluer avec eux ses enjeux au niveau local.

Ces deux missions sont complémentaires et s’inscrivent dans la droite ligne de la conclusion du 15ème numéro de cette chronique, « seule une réflexion approfondie et partagée peut fonder un avenir durable, parce qu’il sera possible d’en partager notre vision et de la transmettre aux plus jeunes ». Elles convergent vers un même objectif : renouveler et élargir l’adhésion au projet d’avenir que porte le programme EESF, lui permettre de s’exprimer sous la forme d’une charte consensuelle, écrite dans des termes dans lesquels tous se retrouvent.

Mais pourquoi des ‘volontaires’ ?

Le volontariat n’est ni un stage, ni un emploi. Son objectif n’est la recherche ni de connaissances ni d’un revenu, mais de l’Autre : c’est le temps d’un apprentissage du partage des savoirs. Dans un monde mû par le profit, il permet de découvrir que l’humilité est une porte qui ouvre sur des horizons infinis de savoirs ; et dans un monde où tout va toujours plus vite, que se mettre à l’écoute du savoir des autres n’est jamais une perte de temps.

Le volontariat est une expérience professionnelle véritable, mettant en œuvre une réelle compétence, mais ancrée dans une démarche humaine à la fois humble et profonde : c’est un engagement solidaire, faisant écho au 10ème principe des Droits de l’Enfant qui exige de celui qui a eu la chance de bénéficier de leur application, de consacrer, en retour, son énergie et ses talents au service de ses semblables.

Une démarche à soutenir

Le volontariat, porté dans le cœur du jeune qui s’y engage par un projet de vie, une intuition ou une conviction forte, suscite le respect ; il interroge, il est en lui-même une invitation au dialogue.

Présent d’Avenir (en France) et ASADER (au Sénégal) se mobilisent pour donner consistance à cette idée de volontariat, se donnant l’objectif de susciter autour d’elle un vaste mouvement de soutien aux jeunes qui y adhéreront.


publié par   Bruno Legendre
le mercredi 20 juillet 2011
 
 

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