Le Jatropha, sensible aux champignons

Fusariose dans les plantations du programme EESF

Au cours de la saison sèche 2011, le programme EESF a connu des dégâts importants, qui ont été attribués à de la fusariose, et qui auraient touché près de la moitié des 80.000 plants de Jatropha installés au cours des deux années précédentes.

Dès ses premières plantations, le programme EESF a observé sur certains plants un pourrissement de la partie inférieure de la tige, en général sur des individus jeunes (1 à 2 ans).

Les recherches réalisées en 2010 par Julien Smet, stagiaire de la Faculté Agronomique de Gembloux, au niveau du groupement de Bambougar ont identifié la présence de champignons du genre Phoma (Phoma multirostrada et Phoma herbarum), et de Macrophomina phaseolina, un champignon à large spectre, qui infecte entre autres les cultures vivrières telles que le mil et le niebe.

Ce travail a également mis en évidence que les pieds de Jatropha sont d’autant plus sensibles que la plantation est mal entretenue (notamment envahie par les mauvaises herbes).

Jusqu’alors ces observations se limitaient à des cas isolés, mais au cours de la saison sèche 2011, le programme EESF a connu des dégâts importants, qui ont été attribués à de la fusariose, et qui auraient touché près de la moitié des 80.000 plants de Jatropha installés au cours des deux années précédentes.

D’autres acteurs ont déjà été confrontés à la violence de ces attaques de champignons :

  • L’ONG belge ADG, qui met en œuvre un programme similaire dans la communauté rurale de Dialakoto (Sénégal oriental), a rencontré le même problème dans le courant de la saison sèche 2010. Il semble que la plupart des plants aient repris à l’occasion de l’hivernage suivant, mais aucune évaluation détaillée n’a été publiée sur cet incident.
  • La Fondation Durabilis exploite depuis 2007 à Bokhol (dans le nord du Sénégal), en irrigation goutte à goutte, une parcelle de 6 hectares de Jatropha. La zone où est établie cette plantation est désertique, très sèche et chaude, et les conditions climatiques sont peu favorables à cette culture : entre décembre et mars on enregistre un contraste important entre les températures diurnes et nocturnes, et à partir du mois d’avril s’installe un vent très sec et chaud (l’harmattan). Le 2 mai 2011, lors de l’inauguration à l’ENSA de Thies du programme PIC Jatropha, Marieke Terren, responsable de ce projet, a présenté les résultats du suivi de l’expansion d’une infestation d’un champignon identifié comme étant de l’espèce Fusarium gibbosum , qui a détruit en très peu de temps une part importante de la plantation.

De ces diverses expériences, il ressort que la sensibilité du Jatropha aux attaques de champignons, notamment de genre Fusarium, est étroitement liée à un stress hydrique. Elles mettent en relief l’importance des pratiques culturales qui contribueront à améliorer l’infiltration et le stockage dans le sol des eaux de pluie.

Une fiche d’information a été élaborée pour être largement diffusée auprès des groupements de producteurs.

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Parasites du Jatropha
Observations à Bambougar. TFE Julien Smet


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Fiche technique Fusariose
Maîtrise du risque d’infestation du Jatropha par la fusariose

publié par   Bruno Legendre
le vendredi 30 septembre 2011
 
 

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