Service Public de l’Eau en milieu rural au Mali

Accompagner le développement des performances

Quelques dates :

  • 1993 : Introduction du système STEFI
  • 2007 : Évaluation des performances et publication d’un document de stratégie nationale de développement du service de l’eau
  • 2009 : Publication d’un rapport sur l’évolution future du système STEFI

A partir de 1993, alors que le principe de la vente de l’eau commençait à se généraliser en Afrique de l’Ouest, la Direction Nationale de l’Hydraulique (DNH) s’est engagée dans le développement d’un concept de Suivi Technique et Financier des adductions d’eau potable (STEFI).

En 2005, elle en a confié la mise en œuvre à deux opérateurs privés. Ils sont rémunérés par le paiement, par les exploitants, d’une redevance de 20 FCFA par m3 d’eau produite, incluse dans le prix de l’eau.

Au même moment, plusieurs programmes d’hydraulique rurale d’envergure, notamment le Programme Régional Solaire du CILSS (plus de 1000 adductions d’eau solaires réalisées entre 1992 et 2008), ont tenté de généraliser ce modèle au niveau de la sous-région en prônant la contractualisation, par les administrations en charge de ce secteur, de ’Bureaux de Conseil et de Contrôle’ (BCC).

En 2007, la DNH a élaboré sa nouvelle stratégie pour « améliorer l’accès à l’eau de façon équitable et durable ». Elle s’appuie sur un transfert de la maîtrise d’ouvrage aux communes, le développement d’un métier d’exploitant privé qui doit progressivement se substituer aux comités d’eau et associations d’usagers.

En 2008, le dispositif STEFI ne couvre que 30% des réseaux d’adduction d’eau. Un bilan de ses performances montre que sa mise en oeuvre se traduit en général par une réduction des charges de fonctionnement (de 80 FCFA/m3 en moyenne) et donc, dans des proportions équivalentes, du prix de l’eau supporté par les usagers.

Cependant les opérateurs qui mettent en oeuvre le STEFI n’ont pas sû développer avec les acteurs du service de l’eau une relation de proximité (ils interviennent depuis Bamako) et leurs recommandations sont loin d’être toujours suivies.

L’amélioration de l’efficacité des leurs interventions et la réalisation d’un objectif d’une couverture totale (non seulement des AEP mais également de tout système de distribution d’eau potable). exige une décentralisation de leurs activités. Ainsi que le conclut le rapport de la DNH, "si la pertinence du STEFI est évidente, ce service n’est qu’un outil de constat. Sans une véritable force de persuasion en aval, le constat reste stérile."

La conclusion logique de cette expérience est que le rôle des opérateurs STEFI doit évoluer vers un conseil aux communes, auxquelles revient désormais la fonction de maître d’ouvrage du service public de l’eau.


publié par   Bruno Legendre
le mercredi 21 septembre 2011
 
 

Contributions

A lire...

Brèves

31 octobre 2014 - Nouvelles du Jatropha au Sénégal

Selon un rapport publié récemment par le réseau Jatroref, NEO et SOCOCIM ont renoncé à leurs (...)

25 janvier 2014 - De nouvelles questions sur Senethanol...

Deux articles intéressants ont été récemment publiés sur le site de ww.farmlandgrab.org au sujet du (...)

23 janvier 2014 - Veut-on vraiment développer les énergies renouvelables au Sénégal ?

Le gouvernement sénégalais a annoncé son intention d’encourager l’investissement privé dans les (...)